Extrait de J’en gage le corps - Éditions de L'Amandier
Contre la nuit
Tu n’y reviendras plus
à ce pays l’enfance
de toi marchant
dans cet espace confondu
à ce temps recroisant
ces visages ces corps
peuple silence
Que leur veux-tu
plus que cette présence
qu’ils furent dans cet
enfui du temps
N’as-tu pas prononcé
dans ta bouche leurs noms
Acquiescé du regard
le sourire qu’ils te firent
Sous rire que tu reçu
deçà le regard percé
En réponse il te vient
ce malaise en écho
qui retourne tes pas
Chaotique ton corps
signe traces Tu ne quêtes
qu’en l’ombre ce que tu es
Présence vertiges
où tu reposes et t’absorbes
entier comme indéfait
Que cherches tu dans ce
fouillement le terreau
de ce temps achevé
Ce que tu cherches
n’existe plus
Nécessaire seulement
la constance du sol
pour surmonter le jour
Tout en toi parle
Dis le nom de ton père
ta mère qui l’accompagne
et lève pour eux la voix
Non en des cimes ailleurs
mais sur tes lèvres Dire
les mots muets de l’être
lié Toi unissant
les deux si différents
tiens tes parents
cette femme cet homme
luttant contre Perdu le temps
pour eux s’épuise
aussi Le rêve la ferveur
l’enfance travaillant
le corps contre la nuit
...